Dans des temps très reculés, Paris, de taille encore modeste, était entourée de champs de vignes... Epoque révolue qui aurait pu être complètement oubliée si n’avait été préservé le petit clos Montmartre.
Les vignes étaient cultivées pour le compte de l’abbaye, on raconte que le premier cep aurait été planté par Adélaïde de Savoie, première abbesse. Par manque d’argent, les "Dames de Montmartre" sont obligées de vendre. Les vignobles cultivés portent alors des appellations anecdotiques, Goutte d’Or, Sauvageonne. S’ensuivent l’installation de cabarets, tavernes et plus tard de bals et guinguettes hors la ville pour ne pas payer les droits d’octroi... La réputation de Montmartre était née !
En 1860, Montmartre est annexé à Paris, les vignes disparaissent une à une, urbanisation oblige ! A la fin des années 20, pour sauver le jardin d’Aristide Bruant d’un programme immobilier, le dessinateur Francisque Poulbot se mobilise avec les habitants du quartier pour y créer un square et y planter quelques plants... Le Clos Montmartre était né !
Les premières vendanges se déroulent quelques années plus tard en présence d’Albert Lebrun, Président de la République... Depuis, elles ont lieu chaque premier dimanche d’octobre, et sont l’occasion d’une grande fête populaire. Le vin est dit-on meilleur d’année en année, on récolte en moyenne un peu moins de 2.000 bouteilles.
Chaque cuvée porte le nom d’un montmartrois célèbre et est parrainée par des artistes. Le prix des bouteilles n’est pas à moins de 45 €, et les sommes ainsi récoltées servent aux oeuvres sociales du XVIIIème arrondissement. C’est joindre l’utile à la tradition et au folklore !
