Pendant longtemps le Panthéon fut le premier monument qu’on apercevait en arrivant sur Paris... bien avant le Sacré-Coeur ou la tour Eiffel.
Dressé sur la Montagne Sainte Geneviève, il dominait et protégeait la cité à l’instar de la Sainte Patronne de Paris. Une première église est érigée en l’an 500 pour y recueillir la dépouille de Sainte Geneviève. En 508, Clovis ordonne la construction d’une Basilique pour s’y faire enterrer, en lieu et place de l’église dédiée à Saint Pierre et Saint Paul, faisant ainsi de Paris la capitale du royaume.
Au XIIème siècle, l’abbaye Sainte Geneviève remplace la basilique en ruine depuis les invasions vikings au IXème siècle, donnant ainsi son nom à la colline. Les restes de la Sainte y sont précieusement conservés jusqu’à la Révolution où tout est détruit : bâtiments, châsse, reliques... seul subsiste le clocher appelé tour Clovis dans l’enceinte du lycée Henri IV.
En 1744, Louis XV, malade fait le voeu de construire une église à Sainte Geneviève s’il guérit... et il tient promesse ! Soufflot est chargé des plans. La première pierre est posée en 1764, les travaux s’achèvent en 1789, en pleine Révolution.
L’église ne sera pas consacrée, le décès de Mirabeau transforme sa vocation : l’Assemblée Constituante décide d’en faire un monument pour célébrer les grands hommes, dédicace inscrite sur le fronton dès 1791. Décoration et sculptures, détails architecturaux sont modifiés pour en faire le panthéon des grands hommes, rappel à la mythologie !
Voltaire, Rousseau, rejoignent Mirabeau dont la dépouille est sortie, remplacée par Marat, bientôt exclu lui aussi... la période est trouble !... En fonction des régimes, le monument change d’affectation, pas moins de 7 fois : église sous les monarchies, temple sous les républiques... voir même les deux en 1806, par décret impérial ! La mort de Victor Hugo en 1885 scelle définitivement le sort du Panthéon.
L’architecture est un subtil et élégant mélange de légèreté gothique et de classicisme grec. Un plan en forme de croix grecque de 110 m de long et le dôme culminant à 83 m reposant sur une colonnade. La majesté du Péristyle est accentuée par la richesse des bas-reliefs représentant de grands hommes. Remarquez les allégories et les sculptures dans le transept ... Dans le choeur, la juxtaposition de symboles religieux et laïques est surprenante...
Enfin la crypte... où reposent 73 grands personnages. Bougainville, Jaurès, Zola, Gambetta, Jean Moulin, Pierre et Marie Curie, Malraux...On y accède par un escalier d’honneur et deux escaliers à vis. Grandeur et magnificence imposent silence et recueillement ...
